Projets pédagogiques

Dans le cadre du projet d’établissement 2011-2016 et notamment de ses axes 1 et 2, de nouveaux projets pédagogiques ont vu le jour.

Axes 1 et 2 du projet d’établissement 2011-2016 :
Le conservatoire, lieu de vie citoyenne, d’échanges et de rencontres – Au service de l’épanouissement personnel et artistique de tous grâce à la consolidation et la diversification des enseignements

I – DIVERSIFIER LES APPROCHES PÉDAGOGIQUES POUR ÉLARGIR ET DIVERSIFIER LES PUBLICS

Il est important que les conservatoires, et tout particulièrement ceux labellisés par l’état, soient accessibles au plus grand nombre.
Le CRD de Grand-Couronne et Petit-Couronne, bien qu’exemplaire par la mixité sociale et culturelle de son public (en particulier sur la commune de Grand-Couronne grâce à son dispositif de classes à horaires aménagés décentralisées sur toutes les écoles) souhaite poursuivre ses actions dans ce domaine. C’est une priorité pour les contributeurs du CRD et pour les élus en charge de son administration que son public soit à l’image de la société française dans son ensemble et que chaque citoyen se sache un interlocuteur légitime pour l’établissement. Toutes les démarches qui contribuent à garantir l’appropriation par une grande partie de la population doivent être soutenues.

C’est ainsi que sont encouragés par exemple :

– la diversification des enseignements tant dans leurs contenus (ouverture des cours de danse jazz, danse hip hop, claquettes, chant MA) que dans leurs formes (pédagogie de groupe, modularité de l’enseignement, organisation par sessions en fonction des projets, stages)

– les projets artistiques et pédagogiques transversaux (rôle central de l’accompagnatrice, auditions mixtes, projets en lien avec théâtre, arts plastiques, vidéo, littérature)

– les partenariats avec les structures culturelles, éducatives, sociales des deux villes et au-delà (services culturels, Commédiamuse, bibliothèques, collèges, lycées, crèches, hôpitaux, IME, ITEP, associations …) et avec les associations locales participant au dynamisme de la vie citoyenne

– les initiatives en lien avec les projets d’Éducation Artistique et Culturelle et les artistes qui y sont associés

  • –  toutes les formes d’expérimentation pédagogique
  • –  la contribution de spécialistes venant compléter les compétences de l’équipe enseignante dans le cadre de projets particuliers : musique ancienne sur instruments historiques, projets de musique et de danse traditionnelles, extra-européennes, danses de salon…

II- INCITER À LA CRÉATIVITÉ

Pour que les conservatoires soient des viviers permettant l’éclosion de talents créatifs, d’interprètes inventifs, l’émergence de nouvelles façons de vivre l’expression artistique, il est important que se développent dès le plus jeun âge et sans attendre de compétences techniques particulières les activités sollicitant l’imagination de l’élève. Ainsi, dans une recherche d’équilibre entre transmission d’un patrimoine et création contemporaine, se nourrissant des cultures émergentes, il s’agit de créer les conditions pour entretenir une motivation constante des élèves dans leur apprentissage, leur pratique, le développement de leur créativité artistique et l’accomplissement de leur autonomie.

Une attention particulière est portée aux enseignants pour les rassurer sur leurs compétences et les inciter à s’inscrire dans cette dynamique. Diverses réunions de travail (voir relevé de décisions du conseil pédagogique du 14 mars 2013) permettent des retours d’expériences, des échanges sur les pratiques et une réflexion collective sur le thème. Plusieurs formations sont proposées afin de doter les enseignants d’outils supplémentaires (voir note sur la formation professionnelle) et diverses initiatives personnelles de composition sont exploitées par l’équipe enseignante (rock symphonique par Jeremy Vassout, création musicale pour le spectacle de danse par Alexis Damien, composition de musique concrète par Benoit Lefèvre)

Des restitutions de travaux d’élèves sont valorisées dans le cadre des examens de fin de cycle ou pour leur évaluation continue.

Des commandes sont effectuées régulièrement, qui contribuent à la vitalité de la création artistique et permettent les rencontres des professeurs et des élèves avec les compositeurs.

Ainsi, a été mis en place l’accueil sur de courtes ou de longues durées, d’artistes/créateurs professionnels invités, dont certains pratiquent une forme de compagnonnage avec l’établissement.

On notera les exemples suivants :

– Karl Naegelen, compositeur en résidence depuis la rentrée 2014
– Eve Risser, l’improvisation et la création contemporaine au piano, janvier 2015
– Wayne Barbaste, Un artiste, un collège, année scolaire 2014-2015
– Alexis Damien, commande de la musique pour le spectacle de danse, juin 2015
– « Souffles d’ailleurs », création du spectacle de l’Improb’Art Trio en novembre 2014
– Piano contemporain, formation par Martine Joste, mai 2014
– Kouchyar Sharhroudi et Philippe Tailleux (Le chant du peintre) mars 2013
– Laurent Dehors, avril 2013
– Jeremy Vassout, février 2012 et avril 2013
– Axel Salmona Jazz Quartett, novembre 2014
– Philippe Tailleux, « Cailly Graphies », juin 2015
– Olivier Vonderscher, création de la comédie musicale « Une classe à Broadway », janvier à mai 2013

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FAIRE DE LA MUSIQUE ENSEMBLE

Faire de la musique ensemble, telle est l’idée directrice de l’enseignement dispensé au Conservatoire de Musique et de Danse de Grand-Couronne et Petit-Couronne. Cette idée se décline avec plusieurs orientations : la musique d’ensemble, le cours d’instrument collectif, la cohabitation des styles, les rencontres, la collaboration entre professeurs.

La musique d’ensemble

La musique d’ensemble est l’aboutissement par excellence de la pratique instrumentale ou vocale. Hormis pour les instruments polyphoniques (piano, guitare, etc.), le répertoire est constitué dans une grande proportion de musique d’ensemble : quel plaisir de tenir sa partie dans un petit groupe de musique de chambre ou à l’orchestre !
La musique d’ensemble amène en outre les élèves à développer le sens de leur responsabilité vis-à-vis de l’autre : en effet, le résultat musical du groupe dépend de la qualité de la prestation de chacun, et implique l’assiduité et la ponctualité aux répétitions, l’écoute permanente des autres musiciens, et fait souvent appel à l’aide mutuelle.
Il existe au CRD de nombreux ensembles : orchestres symphoniques, ensemble baroque, ensembles de flûtes, de clarinettes, de saxophones, de cuivres et percussion, de guitares, des groupes de musique de chambre, des ensembles vocaux, des ateliers de jazz, etc.
De la même manière, la pratique d’ensemble est présente dans la danse, où les chorégraphies de groupes sont courantes.

Le cours d’instrument

Le cours d’instrument devient de plus en plus couramment un cours collectif, car le format traditionnel du cours individuel ne répond plus aux exigences de l’équipe pédagogique.
Les avantages en sont évidents : grouper plusieurs élèves permet de dégager plus de temps, d’intégrer au cours d’instrument des activités comme l’écoute de disque, la culture de l’instrument, l’organologie, et de mettre en place des fonctionnements de type tutorat (en mélangeant les niveaux) aussi bénéfique pour les élèves débutants que les élèves plus avancés, évaluation réciproque des élèves, et bien d’autres possibilités. L’interaction et l’émulation entre les élèves renforce leur sentiment d’appartenance à la classe d’instrument, qui débouche sur un sens collectif fort et constructif.
Cela n’exclut pas la possibilité de cours individuels, dans certaines situations ou pour répondre à des problèmes spécifiques : ce choix est laissé à l’appréciation du professeur.

La cohabitation des styles

Il serait sans doute ambitieux de vouloir prétendre enseigner tous les styles de musique. Néanmoins, des styles très divers sont proposés aux élèves du CRD : les styles englobés sous la formule musique savante occidentale (baroque, classique, romantique, contemporain), le jazz et les musiques dérivées, et, dans une moindre mesure, la musique africaine (cours de djembé).
Faire se rencontrer, se respecter, se comprendre, et partager, les élèves pratiquant des styles aussi divergents n’est plus un défi pour les professeurs du CRD !

Se rencontrer et partager la musique

Le CRD doit être un lieu de rencontre.
Les auditions hebdomadaires sont un des lieux où des élèves d’âges et de niveaux différents, jouant des instruments et des répertoires différents, peuvent se rencontrer. Elles sont aussi un lieu de présentation publique de la diversité des disciplines pratiquées au CRD.
Les concerts sont un autre moment privilégié de rencontre : chaque année, au moins un projet d’envergure permet de réunir les élèves du plus grand nombre possible de disciplines.

La collaboration entre les professeurs

L’enseignement artistique demande la mise en commun des compétences diverses de l’équipe pédagogique : enseignement instrumental, Formation Musicale, musique d’ensemble, etc. Pour que les élèves perçoivent eux-mêmes de façon claire la complémentarité de l’enseignement qui leur est dispensé, tous les professeurs collaborent d’une façon permanente.
Le travail instrumental et les programmes de Formation Musicale sont définis en lien avec les exigences du travail des ensembles, lequel nécessite des compétences particulières, souvent différentes de celles requises pour le jeu en soliste.

Un établissement d’enseignement

Si sa mission s’élargit, Le CRD reste avant tout un établissement d’enseignement spécialisé, dont l’objet est la formation de musiciens, de danseurs, capables de jouer d’un instrument ou de danser en y trouvant le plaisir qu’ils en attendent quel que soit leur niveau de compétence ; elle est également le lieu d’éducation des futurs mélomanes ou spectateurs. Cette formation est dispensée de telle sorte que la personnalité de l’élève s’épanouisse le mieux possible.
Pour compléter ce document, on se reportera au texte du 11 février 1997 « Mission et organisation pédagogique du CRD », d’où sont extraits les paragraphes suivants.
La maîtrise de soi, la recherche permanente du meilleur résultat, le travail de la concentration font partie des buts de l’enseignement musical et chorégraphique. Ils auront sans aucun doute une répercussion directe sur l’épanouissement de la personnalité de l’élève.
Au même titre que l’école traditionnelle, l’école de musique et de danse apporte de façon complémentaire (et très forte) une certaine forme d’éducation sociale, et développe aussi un sens de la responsabilité, en particulier par les activités dites de pratiques collective ; ainsi les élèves s’y sentent-ils plus souvent valorisés.
Ces qualités, acquises de manière définitive, correspondent indéniablement à des valeurs clés de notre société : le rôle de l’école de musique et de danse comme participant à la construction de l’équilibre social apparaît alors clairement.

Projet pédagogique
validé par le Conseil pédagogique
Mis à jour le 1er septembre 2007



L’ARTISTE SPECTATEUR

Le conservatoire de musique et de danse de Grand Couronne et Petit Couronne est un établissement d’enseignement artistique dont la mission couvre deux domaines d’égale importance : l’enseignement d’une pratique et la diffusion d’une culture.
Préoccupés avant tout par le premier aspect, nous devons nous donner les moyens de répondre avec la même conviction aux problèmes que pose le second. Il y était déjà fait allusion dans les dernières lignes du précédent projet pédagogique (Faire de la musique ensemble, 2001) dont la conclusion rappelait que notre établissement « est également le lieu d’éducation des futurs mélomanes ou spectateurs. »

I. Les motivations de ce projet : Un constat décevant

Les élèves ne vont pas au concert. Certes, des nuances peuvent être apportées à ce constat peu réjouissant, mais il nous faut bien reconnaître que, lorsqu’ils ne sont pas eux-mêmes sur scène, les élèves assistent très peu aux spectacles, dont certains sont pourtant programmés à leur intention grâce à un partenariat renforcé entre le conservatoire et les services culturels des villes de Grand Couronne et Petit Couronne.
Il faut également rappeler que l’offre dans la région est très riche : nombreuses salles de spectacles, théâtre lyrique à Rouen, festivals de réputation nationale.
Plusieurs raisons peuvent être invoquées : le manque de disponibilité des parents pour accompagner les enfants les plus jeunes, le manque d’intérêt des adolescents pour des styles différents de ce qu’ils écoutent au quotidien – bien qu’ils les jouent avec leur instrument -, l’impression de ne pas faire partie du « public averti » ; ou, plus généralement, le sentiment infondé qu’assister à un concert relève d’une attitude passive, au contraire de la pratique instrumentale considérée comme une activité à part entière.
À ce manque d’intérêt pour le spectacle vivant vient s’ajouter un constat non moins déroutant d’une méconnaissance des répertoires et des interprètes, à commencer par ceux de leur instrument. Ce constat motive l’ensemble de l’équipe pédagogique à rechercher les moyens d’inverser cette tendance.

Le spectacle, un moyen de formation

Certains éléments de l’expression artistique ne peuvent se transmettre sous la forme d’un discours académique ou de préceptes théoriques, car ils perdraient de leur force émotionnelle. La notation musicale, pour précise qu’elle soit devenue au fil du temps, ne pourra jamais transmettre la qualité d’un phrasé, ou les variations d’interprétation selon les styles et les époques. La qualité expressive du mouvement dansé n’apparaît pas dans les notations de ballets, qui sont au demeurant d’un usage très limité. C’est pourquoi la formation de l’artiste interprète ne peut s’imaginer sans une présence régulière au concert ou au spectacle. Il serait toutefois ennuyeux de réduire le spectacle à sa dimension didactique, et il va de soi que la raison première se s’y rendre est le plaisir qu’on y éprouvera. Ce plaisir naît souvent de la perception de l’engagement physique – et parfois la prouesse – des artistes ; pour la musique, l’observation des interprètes facilite l’appréhension d’une oeuvre, la compréhension de son déroulement, de sa forme, et de certains aspects difficiles à percevoir à la première audition pour une oreille non avertie.

II – Les objectifs

L’élève spectateur

Écouter, regarder, ça s’apprend aussi ! Il nous faut développer chez nos élèves une véritable culture de l’écoute et du regard, leur permettant d’appréhender la démarche artistique dans toutes ses dimensions.
Nous devons donc les amener à une plus grande réceptivité, à découvrir d’autres univers, des pratiques, des styles différents ; et nous savons que bien souvent ce que les élèves imaginent de la musique ou de la danse à leur inscription au conservatoire est très limité par rapport à l’étendue et à la diversité des expressions musicales et chorégraphiques. Il est donc bien question d’une attitude active : assis dans la salle, quand il ne tape pas dans ses mains (sans oublier les applaudissements), le spectateur n’en est pas moins actif mentalement.
Habitué aux enregistrements parfaits du CD ou du DVD, l’élève doit apprendre à apprécier le spectacle vivant avec sa part d’inattendu, d’aléatoire, voire d’erreur. Il doit savoir qu’aller au spectacle peut également se traduire par une déception : lorsqu’on choisit un spectacle, on peut se tromper sur la qualité ou le contenu attendu, ou bien n’être pas suffisamment réceptif ce jour-là : il n’y a pas de certitude de résultat… Heureusement, le spectacle vivant est le plus souvent source de plaisir et d’émotions fortes ! Le public, souvent constitué d’autres élèves et leurs parents, doit veiller à respecter quelques règles élémentaires de courtoisie : venir au concert, arriver au début, rester jusqu’à la fin, écouter dans le silence et respecter les prestations des autres élèves.
Il arrive que des professeurs emmènent leurs élèves à un concert ou une audition sur le temps de leur cours : dans cette opportunité, il faut prévoir que si le concert dépasse la durée habituelle du cours, on ne part pas pour autant avant la fin.

L’élève artiste

Lorsque l’élève se produit en public, il présente le fruit d’un long apprentissage technique, théorique et pratique : il doit être respecté. Pour susciter ce respect, l’attitude de l’élève sur scène doit faire l’objet de la même attention que la préparation de sa prestation. Se vêtir d’une tenue appropriée, disposer de tout son matériel et ses partitions, faire preuve de concentration et donner le meilleur de soi-même !

Se rencontrer et partager la musique

Le Conservatoire est un lieu de rencontre. Les auditions hebdomadaires sont un des lieux où des élèves d’âges et de niveaux différents, jouant des instruments et des répertoires différents, peuvent se rencontrer. Elles sont aussi un lieu de présentation publique de la diversité des disciplines pratiquées au Conservatoire. Les concerts sont un autre moment privilégié de rencontre : chaque année, au moins un projet d’envergure permet de réunir les élèves du plus grand nombre possible de disciplines.

III. Les moyens

Le conservatoire a une longue tradition de spectacles pédagogiques ou professionnels. Chaque année, la saison est préparée avec soin en recherchant la qualité et la diversité. L’organisation de sorties pour les élèves (concerts, spectacles de danse) est également une pratique courante. Il s’agit toutefois de valoriser ces habitudes en leur donnant une plus grande place dans le discours pédagogique et institutionnel, et en accompagnant l’élève dans sa découverte de l’écoute et du regard. Les auditions peuvent ainsi devenir un moment privilégié de formation du spectateur.

Les spectacles du conservatoire

Il est arrivé que certains spectacles du conservatoire aient une durée trop importante, notamment pour de jeunes spectateurs. La durée des programmes doit être raisonnable : nous y veillerons avec une vigilance accrue. Une fâcheuse habitude de commencer avec un délai d’une dizaine de minutes, parfois davantage, pour attendre le public retardataire, pénalise ceux qui arrivent en avance. Nous allons faire en sorte que les spectacles commencent à l’heure ; après le début, il ne sera possible d’entrer dans la salle qu’entre les morceaux.
Les salles où les élèves se produisent imposent des contraintes que nous devons prendre en compte. Les déplacements de la coulisse à la salle et vice-versa doivent être réglés comme le reste du concert. Pour éviter les allées et venues qui nuisent aux conditions d’écoute, les élèves qui viennent de jouer rejoignent des places qui leur sont réservées (et non pas leurs parents) à un moment programmé après une pause éventuelle pour laisser la tension de la concentration s’estomper ; les instruments restent en coulisse jusqu’à la fin, car on ne part pas au milieu d’un concert. (Nous devons également veiller avec la même rigueur sur les entrées et sorties de salle pendant les examens !)
L’organisation doit être rigoureuse et cohérente, et prévoir un encadrement sans faille des élèves avec des répétitions en nombre suffisant. Indépendamment des concerts, des visites des deux salles de spectacle (le Foyer municipal à Grand Couronne et le Sillon à Petit Couronne), seront organisées en partenariat avec les services culturels et les régisseurs des salles. Les élèves pourront ainsi mieux comprendre les aspects techniques et les contraintes qui en découlent. Pour assurer l’audience la plus large à nos spectacles, nous rechercherons les moyens d’améliorer encore la communication, et surtout de susciter la curiosité et l’envie de nos élèves.

Pédagogie

Les différents professeurs d’un élève échangent souvent leurs points de vue pour lui apporter un enseignement adapté : à cette occasion, ils doivent se préoccuper également des questions liées à l’élève spectateur. Nous pouvons profiter des auditions au cadre moins formel pour promulguer un discours pédagogique destiné au spectateur. L’emploi du temps des CHAM peut nous permettre d’organiser des « mini-concerts », courts instants d’initiation au concert pour les élèves d’une classe qui viennent écouter quelques élèves d’une discipline donnée au moment de leur cours d’instrument.
Parmi les éléments jusqu’à présent négligés qu’il nous faut intégrer à l’apprentissage, l’un des plus difficiles se résume en une courte devise : savoir dire pourquoi on aime ou non. Cela implique de posséder un vocabulaire précis et une culture permettant des comparaisons efficaces pour une critique constructive : nous nous efforcerons d’en nourrir nos élèves. Bien qu’amener les élèves au spectacle constitue à présent un objectif majeur du conservatoire, l’équipe pédagogique a choisi de rester sur une formule incitative, contrairement à ce qui se pratique parfois dans d’autres établissements. La présence au concert n’aura donc pas de caractère obligatoire, sauf s’il a lieu à la place d’un cours ; il sera toutefois demandé aux élèves de faire part à intervalles réguliers de leur expérience de spectateur. Le dossier réalisé pour l’examen devra dorénavant avoir un lien avec le spectacle vivant et impliquer davantage l’élève en attestant la connaissance réelle des oeuvres citées ; il comprendra deux commentaires sur le concert préféré et celui le moins apprécié.
L’offre de spectacles dans la région est abondante et variée : les professeurs feront en sorte que leurs élèves ne manquent pas une prestation majeure, en leur donnant des clés pour se repérer dans la programmation. Différente de la présence physique au concert, mais également essentielle, l’écoute d’enregistrements est un aspect à ne pas négliger. La présence des médiathèques sur les deux communes est un atout sur lequel nous nous appuierons pour éveiller la curiosité des élèves. Les professeurs aideront les élèves à se repérer dans les catalogues discographiques.

IV. L’évaluation

Le Conseil Pédagogique est chargé de réaliser l’évaluation de ce projet. Il définira les outils et le niveau de précision attendu selon les critères retenus. L’évaluation portera notamment sur les points suivants :
– Recensement du nombre d’élèves spectateurs sous forme d’estimations portant sur certains spectacles référencés dans la saison ;
– Analyse de l’attitude et du comportement du public et des élèves, notamment pour les manifestations à forte fréquentation ;
– Recensement du nombre d’élèves participant aux sorties proposées ;
– Teneur des dossiers présentés pour les examens.
Le conseil pédagogique dressera un bilan annuel et analysera les évolutions dans la durée. Conclusion Ce projet s’inscrit intégralement dans notre mission d’enseignement artistique. Pour que son aboutissement soit à la hauteur de l’ambition qui le motive, il doit être mis en oeuvre avec la collaboration de tous les acteurs concernés : les institutions partenaires, les professeurs, les élèves et leurs parents. L’effort requis n’est-il pas dérisoire au regard de l’enjeu ?

Projet pédagogique
validé par le Conseil pédagogique
le 15 novembre 2007